NF EN 12504-1 : Carottage du béton — Méthode, exigences et bonnes pratiques | CERISIP

NF EN 12504-1 — Carottage du béton : méthode, exigences et bonnes pratiques

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La NF EN 12504-1 définit la méthode officielle pour prélever des carottes dans le béton en place, les examiner, les préparer et les soumettre à l’essai en compression. Ce guide explique le champ d’application, l’appareillage, le prélèvement, la préparation, l’essai, le rapport et les facteurs d’influence, avec des check-lists opérationnelles.

Carottage de béton selon NF EN 12504-1 : prélèvement d'une carotte pour essai en compression — CERISIP
Carottage de béton conformément à la NF EN 12504-1 (exemple d’intervention). .

1) Objectif & champ d’application

La norme NF EN 12504-1 décrit la méthodologie pour prélever des carottes dans des ouvrages en béton (poteaux, poutres, dalles, voiles, fondations), les examiner, les préparer et les soumettre à l’essai de compression. Elle n’aborde pas le plan d’échantillonnage (combien/où carotter) ni l’interprétation contractuelle des résultats : son rôle est d’assurer une procédure reproductible et traçable.

2) Références normatives associées

  • EN 12390-1 : formes, dimensions et tolérances des éprouvettes.
  • EN 12390-3 : méthode d’essai en compression.
  • EN 12390-4 : exigences des machines d’essai.

La 12504-1 s’inscrit dans la famille des normes d’essais sur béton durci, assurant cohérence des dimensions, vitesses de chargement et performances des machines.

3) Appareillage & préparation

  • Carottier et carotteuse à eau adaptés au diamètre visé (≈ 75, 100 ou 150 mm).
  • Dispositifs de guidage perpendiculaire, foret diamanté en bon état.
  • Machine d’essai conforme EN 12390-4, étalonnée.
  • Instruments de mesure : pied à coulisse, règle, balance (précisions conformes).
  • Équipements de sécurité : EPI, bâchage, gestion des eaux de forage.
Astuce chantier : noter dès la préparation l’orientation prévue de chaque carotte (haut/bas) et son identifiant unique (zone, élément, profondeur).

4) Prélèvement des carottes

Le carottage se fait perpendiculairement à la surface, en évitant autant que possible les armatures principales. La longueur visée permet d’obtenir un rapport L/D proche de 2,0 après mise à longueur (idéal pour comparer à un cylindre 150×300 mm).

  • Repérer précisément l’emplacement (plan + photo) et l’orientation.
  • Forer avec refroidissement à l’eau, sans choc, pour limiter les microfissures.
  • Identifier et documenter toute armature traversée (position, diamètre).
  • Étiqueter la carotte : code, élément, côté, profondeur, date.

5) Examen visuel & mesures

Avant essai, inspection minutieuse : fissures, nids de gravier, vides, laitance, altérations. Les dimensions sont mesurées avec les tolérances de la norme (≈ ±1 % sur le diamètre, ≈ ±0,5 mm sur la longueur).

  • Diamètre moyen : 2 directions orthogonales × 3 hauteurs.
  • Longueur après dressage des faces (si déjà effectué).
  • Noter tout défaut et la présence d’armatures.

6) Préparation géométrique & conditionnement

Les extrémités sont planes et perpendiculaires à l’axe (sciage, rectification ou cappage rigide). Le L/D final est consigné. Le conditionnement avant essai est déterminant :

  • Carotte saturée (eau 20 °C ± 2 °C, env. 40 h) → résistance mesurée plus basse.
  • Carotte sèche → résistance généralement plus élevée.
  • État de prélèvement → préciser.
Bon réflexe : l’état d’humidité doit être cohérent avec l’objectif (comparabilité entre carottes d’une même campagne).

7) Essai en compression

L’essai suit la EN 12390-3 avec machine conforme EN 12390-4 : centrage précis, montée en charge continue. La résistance est :

fc = Fmax / A, avec Fmax en N et A la section moyenne en mm² (résultat en MPa, arrondi à 0,5 MPa).

  • Noter le L/D et la méthode de mise à longueur (rectification/cappage).
  • Documenter tout écart à la procédure normée.

8) Contenu du rapport d’essai

  • Identification ouvrage/élément, plan & photos d’emplacement.
  • Dimensions, L/D, orientation, présence d’armatures.
  • Observations visuelles (défauts, altérations).
  • État d’humidité/conditionnement, dates clé (prélèvement, essai).
  • Résistance fc (MPa) et incertitudes mentionnées.
  • Liste des écarts à la norme, le cas échéant.

9) Facteurs d’influence & corrections

FacteurEffet typiqueRemarque
Diamètre de carotte Plus petit → résistance mesurée souvent plus faible Effet accentué si gros granulats
Taille max. des granulats Granulats gros → baisse apparente sur petites carottes Choisir un diamètre en rapport avec Dmax
Rapport L/D L/D < 2,0 → valeurs biaisées Appliquer un coefficient de correction si différent de 2,0
Humidité Saturé < Sec (différences jusqu’à ~10–15 %) Uniformiser l’état pour comparer
Armatures & défauts Perturbations locales, ruptures atypiques Éviter/consigner les traversées d’acier

Important : l’interprétation contractuelle (comparaison à une classe béton) n’est pas du ressort de la 12504-1 et doit s’appuyer sur les documents marché, guides nationaux et pratiques de l’ingénieur.

10) Bonnes pratiques & sécurité

  • Coordonner avec l’ingénierie pour choisir les zones (sécurité structurale, réparabilité).
  • Protéger l’ouvrage (coupure d’eau/électricité, confinement des boues).
  • Tracer, étiqueter, documenter en continu (photos, fiches de prélèvement).
  • Réaliser un rebouchage adapté après carottage.
  • Assurer le transport des carottes sans chocs, à l’abri du soleil.

FAQ rapide

Peut-on comparer directement une carotte à une classe C30/37 ?

Non, la 12504-1 ne prescrit pas l’interprétation. Il faut tenir compte du L/D, du diamètre, de l’humidité et du contexte contractuel, puis appliquer si nécessaire des corrections usuelles et une analyse d’ingénierie.

Quel diamètre choisir ?

Privilégier un diamètre compatible avec Dmax des granulats (ex. 100 mm pour Dmax 20 mm). Les petites carottes sont plus sensibles aux hétérogénéités.

Combien de carottes faut-il ?

La norme ne fixe pas le plan d’échantillonnage. Il dépend de l’objectif (litige, diagnostic, recalcul) et doit être défini par l’ingénieur et/ou le marché.

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